La Skimara se déroule à Kandersteg. Le village est peut être plus connu pour être la patrie du célèbre conseiller fédéral Adolph Oggi que pour sa course de ski-alpinisme. Néanmoins, les années de Patrouille, elle constitue une préparation idéale avec ses 3600 D+  et 40km pour le grand parcours, 2700D+ et 29km pour le « petit ». Elle se court par deux ou par trois au choix…voilà pour la présentation.

Cette année, nous nous sommes inscrits avec mes fidèles compagnons Brice Rollier et Baptiste Dubois, avec qui j’ai disputé la PDG en 2014. Nous arrivons samedi avec un départ au choix à 2H30, 3H30 et 5H. La nuit sera courte, même si nous avons opté pour le départ de 5H.

L’ambiance de la course est donnée dès le briefing qui vaut vraiment le détour ; l’organisateur à toujours le bon mot, la bonne phrase, et beaucoup d’humour.

Pour tous ceux qui en ont un peu marre des courses où il n’est pas rare de se sentir sur l’autoroute entre Genève et Lausanne aux heures de pointes, la Skimara est faite pour vous : un parcours sauvage où le balisage est réduit au maximum et une soixantaine d’équipes au départ ! Il vaut mieux étudier un minimum la carte et la glisser dans son sac ! Pour ma part, c’est la troisième fois que je viens ici et je maîtrise plutôt bien le parcours.

Nous démarrons par une première montée bien raide et souvent un peu gelée, en direction de Sunnbüel, où sera jugée l’arrivée, mais d’ici là encore beaucoup de D+ et de poudre. Nous basculons déjà avec 2 autres équipes en tête de la course. Une petite descente et un long skating, le jour se lève et la deuxième montée se profile déjà : assez plate dans sa première partie puis la pente s’accentue au fur et à mesure.

Devant ça va vite, mais on reste au contact en deuxième position.

Arrive une toute petite descente où l’on décide de garder les peaux, c’est poudreux mais avec les peaux et chaussures ouvertes je ne peux me retenir de goûter un peu la neige et perds quelques précieuses secondes qui me font perdre le contact.

Je me retrouve dans la troisième montée à 30 secondes derrière mes coéquipiers ; le foehn se lève et je commence à me rendre compte que je ne suis pas dans un grand jour.

On se regroupe pour la descente qui nous amène directement au pied d’un super portage pour l’ascension du Steghorn (3146m), qui finalement sera escamotée dans sa partie supérieur ce qui supprime environ 300m D+. C’est une bonne nouvelle, vu la forme du jour.

Une nouvelle descente dans une superbe poudreuse et une météo qui nous laisse tranquille. Ne reste que deux montées, que je fais, accroché à Baptiste en très grande forme… une descente et encore de la POWPOW même si je n’ai plus les jambes pour vraiment en profiter.

Nous voilà devant la dernière montée ; chaque fois que j’arrive ici, je me demande pourquoi j’ai choisi le grand parcours, car le petit parcours bifurque vers l’arrivée. Bref y’a pas le choix !  Le Ridersatte (2909m) nous attend (700D+) ! Après 4H30 de course, ça se joue quasi à la manip là-haut pour la deuxième place. Malheureusement, Baptiste casse la boucle de sa chaussure. En même temps, j’étais plus lucide pour descendre à bloc. Encore un bout de skating et l’arrivée est enfin là.

Nous finissons dans un temps de 4h44 à juste 2min de la deuxième place et 8min de la gagne. Je remercie Baptiste et l’inventeur de l’élastique J et je recommande vraiment à tous de venir découvrir cette course qui revient à l’essence même de ce sport.

Nicolas Hartmann